KOD - l’aventure dramaturgique

L’image d’Isabella Soupart montant les marches de Cannes au bras d’Olivier Gourmet (cette année-là palme d’or du meilleur acteur), pour défendre « Le fils », des frères Dardenne, n’est qu’une facette de l’artiste bruxelloise. Son travail le plus personnel se déroule sur les plateaux de théâtre. Fusionnant plusieurs formes d’expressions, ses créations, résolument contemporaines, à l’identité forte, occupent une place privilégiée dans le paysage scénique européen.

Isabella m’invite à travailler sur son prochain projet, une adaptation de Hamlet, ni plus ni moins. D’emblée, elle m’expose les deux thèmes à explorer : le pouvoir et le voyeurisme.
KOD Bérengère Bodin

Narrativement, ses créations sont déconstruites avec soin. Ce résultat s’obtient après un patient travail de construction. Nulle contradiction dans ce processus. C’est au sein d’une matière définie, créée et maîtrisée, que la metteuse en scène navigue en toute liberté.

Isabella Soupart me prévient, son processus créatif est déroutant. Rien, ni même les thèmes précités, n’est arrêté. En mouvement constant, le projet peut subitement changer de cap, pour une raison expliquée ou pas. Elle sait où aller, mais pas comment. Je retrouve aisément ma façon de travailler, en constant équilibre entre le cérébral et la spontanéité. A moi d’apporter structure, écoute et imagination. Je me sens à l’aise.